Elections européennes 2014

Au-delà de la sanction que représente le scrutin de cette élection européenne pour notre parti, je suis surtout choquée du résultat réalisé par le Front National en France et, au-delà de nos frontières, par les partis populistes en tous genres.

Nous, politiques, portons une responsabilité certaine dans le résultat de ce scrutin. Celle d’avoir, à Gauche comme à Droite, stigmatisé l’Europe comme responsable de tous nos maux.

Responsables également d’avoir échoué à expliquer l’enjeu, que représente la construction européenne, et l’importance de la place de l’Union dans un contexte mondialisé, alors que nous avons pu laisser croire trop souvent que tout pouvait se régler à l’échelle de nos nations.

Dans notre zone du Grand Est, la non-réélection de Catherine Trautmann constitue un marqueur particulièrement navrant de la désaffection croissante vis-à-vis de l’idéal européen, tant la parlementaire alsacienne avait investi de courage, d’intégrité et de force de conviction dans un combat essentiel. Au-delà de sa personnalité et de son absence désormais, au profit de tribuns fantoches briguant des mandats dont ils se défient par avance, ce rejet, d’une grande violence, nous oblige, toute la classe politique, la Gauche en particulier et le gouvernement en tout premier lieu à un sursaut décisif. Sans perdre de vue qu’autant, sinon davantage que la montée des extrêmes, c’est l’abstention qui constitue notre principale ennemie, quelle que soit sa motivation.