La France dispose-t-elle encore du meilleur système de santé au monde ?
La Sénatrice est intervenue le jeudi 29 janvier 2015 en débat sur le thème « La France dispose-t-elle encore du meilleur système de santé au monde ? ». Selon elle, notre système de santé est encore très performant, mais pour qu’il le reste nous devons absolument réduire les inégalités sociales, améliorer l’accès aux soins, promouvoir davantage la prévention et réguler le prix des médicaments.
Si 90 % des français pensent que notre système de santé offre des soins de qualité, 39% d’entre eux avouent avoir, malheureusement, déjà renoncé à des soins en raison de leur coût. Entre le nombre de personnes renonçant à se soigner par manque de moyens et les inégalités socio-professionnelles dans l’accès aux traitements, le système français semble être en perte de vitesse.
Ces différentes inégalités, auxquelles il faudra apporter des réponses, sont de plusieurs sortes :
Tout d’abord, en matière d’offre de soins. En effet, l’offre de soins est répartie de façon inégalitaire sur l’ensemble du territoire français. Le temps d’accès à un généraliste diffère sur l’ensemble du territoire. Les dépassements d’honoraires, l’allongement des listes d’attente, la difficulté à trouver un médecin le soir ou le week-end, tel est le quotidien des français.
Nous observons également de larges inégalités en matière de santé et de mortalité. La France est le pays où les inégalités de santé sont les plus fortes entre les sexes, les catégories sociales et les zones géographiques. Les plus instruits, les professions les plus qualifiées et les ménages les plus aisés bénéficient d’une espérance de vie plus longue et se trouvent en meilleure santé. Les inégalités en matière de mortalité selon la catégorie sociale placent également la France en situation peu favorable par rapport à d’autres pays européens comparables.
Toutes ces inégalités peuvent s’expliquer par une politique de santé principalement axée sur l’accès aux soins «plutôt que sur la promotion de la santé». Nous sommes trop axés sur le curatif et pas assez dans la prévention. Cette dernière peut jouer un rôle important. Elle doit devenir une priorité en matière de santé publique. La promotion de la santé implique d’agir sur l’ensemble des déterminants de la santé : les conditions de vie, les facteurs et comportements personnels, l’environnement économique, social et culturel.
Nous devons également avoir une transparence exemplaire sur le prix des médicaments. Il faut une véritable politique de régulation. Nous devons aussi trouver des solutions au problème de rupture de stock de médicaments. L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé a dénombré entre septembre 2012 et octobre 2013 près de 324 ruptures de médicaments et 103 risques. Cette situation est inquiétante et nous devons trouver des réponses.