Mobilité des jeunes au sein de l’Union Européenne
Chargée, avec la Sénatrice Pascale GRUNY, de la préparation d’un rapport sur la convergence sociale en Europe, j’ai effectué, ce matin, sept mai 2015, une communication devant la commission des Affaires Européennes.
Dans le prolongement du constat, dressé par ma collègue, d’une Europe dont les Etats membres sont tous confrontés au problème de l’absence d’emploi pour les jeunes (le taux de chômage des moins de 25 ans s’établit à 21,4 % au sein de l’Union Européenne), je me suis plus particulièrement concentrée sur la question de la mobilité des jeunes au sein de l’Union Européenne.
Alors que pas moins de 6,4 milliards d’euros sont dévolus à l’emploi des jeunes en Europe, au travers de « l’Initiative pour l’emploi des jeunes » (IEJ) ou encore du Fonds Social Européen (FSE), les efforts déployés par l’UE ne servent souvent qu’à financer des solutions nationales, révélant ainsi l’absence de dispositif cohérent de lutte contre ce fléau.
Pourtant, au moment où de nombreux États membres font face à un réel défi démographique, la mobilité des jeunes représente un véritable enjeu dans cette lutte. J’ai ainsi pris l’exemple de l’Allemagne où, d’ici à 2030, 3 millions de postes seront vacants du fait de courbes démographiques, qui induisent un moindre taux de remplacement des départs en retraite par des jeunes, en nombre insuffisant.
Si le programme Erasmus a permis une vraie mobilité des étudiants européens, force est de constater que celle-ci n’a pas débouché sur une véritable mobilité des jeunes demandeurs d’emploi et ce, en dépit de la mise en place, dès 1997, d’un réseau européen de l’emploi, le réseau Eures.
Aussi ai-je souligné, dans ma communication de ce matin, l’impérative nécessité d’une harmonisation, au sein de l’Union, des parcours de formation professionnelle comme préalable à toute mobilité transfrontalière. Pour exemple, j’ai pris les tentatives de la Commission Européenne de promouvoir la mobilité des jeunes demandeurs d’emploi dans le cadre de stages ou encore dans le domaine de d’apprentissage. Ces initiatives ont, en effet, débouché sur des résultats limités, du fait respectivement des divergences de règles en matière sociale et du manque de convergence des modèles éducatifs en Europe.
Ces réflexions seront intégrées et étayées dans notre rapport sur la Convergence sociale au sein de l’Union européenne. Avec ma collègue, nous allons désormais travailler sur un des aspects pervers de l’absence de convergence sociale, qui est la question du tourisme social, au travers notamment de la position de la Cour de justice de l’Union européenne.