Endocardite infectieuse
Question écrite adressée à Mme la ministre des affaires sociales et de la santé
Mme Patricia Schillinger attire l’attention de Mme la ministre des affaires sociales et de la santé sur l’endocardite infectieuse. Cette infection, développée au niveau des valves cardiaques, reste un problème préoccupant en raison de sa fréquence et de sa gravité. Chaque année en France, environ 1 300 cas d’endocardites sont encore observés, et des enquêtes montrent que ce nombre ne semble pas diminuer depuis dix ans. Une proportion croissante de sujets âgés est concernée. Même si son pronostic a été très amélioré au cours des vingt dernières années, l’endocardite infectieuse reste une maladie aux conséquences immédiates et secondaires souvent graves. Elle représente toujours un risque important de morbidité et de mortalité. Elle nécessite toujours une hospitalisation et un traitement prolongés. Beaucoup de patients, même guéris de l’infection, devront subir une intervention chirurgicale pour remplacer la ou les valves atteintes. D’autres garderont des séquelles plus ou moins lourdes au niveau cardiaque ou d’autres organes, en particulier le cerveau. Des mesures d’hygiène générale sont indispensables. Elles doivent être suivies par tous. Il est important de savoir comment la prévenir car elle peut être très grave et provoquer un endommagement du cœur, voire la mort, si elle n’est pas traitée. Par conséquent, elle lui demande de bien vouloir lui indiquer quelles sont ses intentions sur les mesures de prévention de cette maladie.
Réponse de Mme la ministre des affaires sociales et de la santé
Publiée au JO le : 27/12/2012
L’endocardite infectieuse est une maladie peu fréquente (environ 2 000 cas par an), pouvant être grave (20 % de décès). Autrefois maladie du jeune adulte dont les valves cardiaques avaient été endommagées par un rhumatisme articulaire aigu, l’endocardite infectieuse touche maintenant des patients plus âgés (l’âge moyen de survenue est en 2008 de 62 ans). À peine plus de la moitié des endocardites infectieuses surviennent chez des personnes connues comme porteuses d’une valvulopathie. Durant de nombreuses années, la gravité du risque infectieux a conduit à prescrire un antibiotique de manière préventive aux personnes souffrant d’une cardiopathie valvulaire lors de la réalisation d’actes à risque (soins dentaires. . ). Par ailleurs, des bactériémies spontanées se produisent indépendamment d’un geste médical, favorisées par des actes quotidiens (brossage des dents, digestions…) L’autorité de santé anglaise, NICE, a recommandé en 2008 d’interrompre toute pratique d’antibioprophylaxie systématique de l’endocardite sans que ce changement de pratique se soit accompagné d’une augmentation des cas. Les recommandations européennes d’antibioprophylaxie sont suivies en France, elles ciblent certains gestes précis, lorsqu’ils sont pratiqués chez des patients à haut risque (porteurs de prothèses valvulaires en particulier). Par ailleurs, la politique de prévention des infections liées aux soins poursuit son développement. L’approche de la prévention est aujourd’hui pluridisciplinaire et s’attache également à la prise en compte des autres facteurs associés (âge, sexe, pathologies associées, …). La prise en compte des facteurs de risques individuels et environnementaux justifie une approche individualisée et la mise en œuvre d’un parcours de santé optimisé. Elle entre dans la réflexion sur les parcours de santé menée actuellement dans le cadre de la stratégie nationale de santé que veut mettre en place le Gouvernement.